Témoignage d'un pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle en 2013. Quand l’évêque du Puy, Gotescalc, parti sur le chemin de Compostelle, monté sur sa mule pour aller vénérer les reliques de Saint Jacques, il y a plus de mille ans, accompagné de ses serviteurs et de son clergé, entouré de ses gardes du corps et de quelques chevaliers, il inaugurait ce qui serait le « Camino Francès... » à quelques détours près. Et il en verra des pèlerins ce chemin ! Même des rois et des saints ! Il eut ses glorieuses époques qui n’étaient pas les plus sûres, car les larrons, en l’occurrence « les coquillards » et les loups ne facilitaient pas le voyage, et ses temps moins fervents au gré des vicissitudes de l’histoire politique et religieuse de l’Europe et de l’Espagne. Si le « Camino » bénit attire de nouveau des milliers de marcheurs annuellement, très rares sont les allers et retours de jadis quand les moyens de locomotion se limitaient aux pieds des hommes et aux sabots des ânes. Le randonneur qui rêve debout sur ses jambes, côtoie le pèlerin qui prie Dieu et l’Apôtre en son âme avec ses pieds. Mais la charité, étonnamment présente sur ces antiques sentiers, cimente l’amitié dans la bonne humeur et aussi dans la souffrance.
