MINE D'OR UNIVERSELLE, des sciences divines et humaines théologiques et philosophiques

Ce livre — l'Aurifodina — que nous publions aujourd'hui est de ceux qui sont faits surtout pour notre temps, précisément parce que notre temps est moins capable de le faire.

Nous avons moins d'imagination et moins de cœur que nos ancêtres ; et toute notre activité s'en va en superficie, tandis que la leur s'exerçait en profondeur (NDE..)

« Les ordres savants ont disparu. Et s'ils entreprennent un jour de se restaurer, ils n'y parviendront qu'avec une extrême lenteur. Aussi, en présence de la presque impossibilité que notre époque éprouve à créer de grandes œuvres de ce genre, notre siècle doit-il tourner son application à ressusciter celles d'autrefois. L'Aurifodina vient reprendre sa place naturelle à côté de la Somme de saint Thomas d'Aquin, des Trésors de Cornelius a Lapide, des Acta Sanctorum et de beaucoup d'autres dont elle est à la fois le complément et l'abrégé.

« Je n'hésite pas à dire que quiconque, ayant à parler ou à écrire sur n'importe quel sujet, aura pu se préparer seulement pendant une heure avec le secours d’un semblable ouvrage, aura trouvé pour le fond de son travail tout ce que l'érudition la plus autorisée peut lui fournir de meilleur.

« Un avantage vraiment inégalable pour tout esprit sérieux, c'est de trouver, à propos d'un même sujet, les expressions juxtaposées de la sainte Écriture, des docteurs chrétiens et des auteurs païens. On est ému d'un bonheur tout intellectuel en voyant la philosophie antique aspirer en quelque sorte au christianisme, en voyant Platon et Sénèque raisonner presque comme saint Augustin et saint Thomas sur l'homme et sur Dieu.

«  Dans notre temps où l'on veut faire jouer au naturalisme un si grand rôle, les aveux des païens sont un puissant auxiliaire pour mainte démonstration de l'ordre surnaturel. Chercher ces rapprochements demanderait des efforts inouïs et bien souvent infructueux. Ici ce travail est tout fait, ce résultat tout obtenu (in Préface, passim). »

Paris, 2 avril 1865.

L'Abbé G. ROUQUETTE.

Couverture : Les Riches-Heures du duc de Béry.

Philippe V d’Aragon en prière, détail.