LE PROCÈS DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST
— « Voilà votre roi ! » dit-il (Pilate) aux Juifs, dont il excite la colère. — « Ôtez-le, ôtez-le du monde ! crucifiez-le ! Pilate leur demanda : crucifierai-je votre roi ? Les pontifes juifs répondirent : — « Nous n'avons de roi que César » (S. Johan, 14.-15.). Alors Pilate fait venir de l'eau, se lave les mains et s'écrie, dernière protestation de sa conscience : « Je suis innocent du sang de ce juste ; voyez vous-mêmes !
— « Notre intention, écrivait Me Hoffmann en 1876*, a été d'examiner la procédure, de vérifier si les lois en vigueur ont été observées ; nous croyons avoir rempli cette tâche : Au lieu de procès, n'eût-il pas été plus exact d'écrire passion ? L'Église, et après elle l'usage, ont consacré ce terme. Il vient de patior et signifie souffrance. Le mot procès ne masque pas l'idée d'une violation délibérée et répétée. Il est difficile d'appeler de ce nom la longue série d'humiliations, de douleurs, de violences qui accablèrent Jésus-Christ. Depuis les Oliviers jusqu'au Calvaire, il n'a été qu'une victime : victime d'une foule acharnée qui réclame sa mort, victime de la haine des prêtres, victime de la faiblesse de son juge ! Ceux qui commettaient l'iniquité, n'ont pas même eu la pudeur de la voiler, en observant les lois en vigueur, en respectant la légalité ; de sorte que l'on peut dire : « Mentita est iniquitas sibi ! — Leur iniquité a menti contre elle-même ! » (Ps. XXVI. 12.) (Me Ch. Hoffmann, passim)