Grâce aux descendants de Pierre-Fernand Vellard, Maître Philippe Vellard et sa sœur Marie-Pierre, un document de premier ordre vient s’ajouter à nos archives, les mémoires de leur bisaïeul couvrant trente années capitales de l’Algérie : les seize dernières de la période militaire, l’année charnière de la "Commune" et quatorze de la vie quotidienne sous la Troisième République.
En bien des pages, le récit, par ses minutieux détails, devient un véritable journal transportant les lecteurs dans l’ambiance de ces époques successives au point de les leur faire ressentir, surtout s’ils ont œuvré plus tard sur ces terres, comme les ayant vécues eux-mêmes : pionnier agricole non loin de Sidi-Bel-Abbès, puis à Oran secrétaire général de la Mairie, enfin découvrant durant sa demi-retraite les autres cités françaises d’Algérie, en particulier Alger "ville comme il y en a peu au monde". Une écriture aisée, discrètement élégante, accroît encore l’agrément de cette narration particulièrement qualifiée.
C’est en effet un homme de quarante cinq ans déjà et d’une expérience étendue qui débarque à Oran avec femme et enfants : né dans la ferme de ses parents près de Chartres, notaire dans une bourgade de la région puis près de Versailles, après quoi assureur à Paris, quelque temps juge de paix à la Ferté-en-Jouarre, puis redevenu parisien pendant six ans. Or voici qu’à la surprise assez réprobative de ses proches, ayant bénéficié d’un héritage, il décide de partir en Algérie, à la fois pour faire fructifier son patrimoine et contribuer à transformer ces contrées en "le pays le plus riche du monde"...
