

« L’esprit qui nous a dicté le premier volume, nous a également inspiré le second.
Il se divise en trois parties consacrées au Moyen Âge, à la Renaissance et à la Réforme.
Dans le premier volume, nous avions déjà longuement parlé du Moyen Âge ; si nous avons cru devoir y revenir dans celui-ci, c’est qu’il nous a paru nécessaire de discuter à fond l’une des thèses fondamentales qui pénètrent tout l’enseignement laïque. Les adversaires de l’Église veulent faire admettre une synonymie entre catholicisme et ignorance, autorité dogmatique et asservissement de l’intelligence, protestantisme et libération de l’esprit, foi et torpeur intellectuelle, Libre-Pensée et développement de la Science ; et ils demandent à l’Histoire la preuve de cette série d’identifications. Le Moyen Âge, dans leur programme, doit montrer comment la domination de l’Église et de la Foi éteint les esprits, et arrête le progrès. L’importance d’une pareille tentative n’échappera à personne : s’il était démontré qu’en fait, la domination de l’Église a coïncidé avec l’abaissement de l’intelligence humaine et de la Raison, il serait facile d’établir théoriquement une opposition irréductible de la Foi et de la Raison, de l’Église et de la Société, et de nier l’harmonie que le christianisme prétend établir entre les différentes facultés et les légitimes aspirations de l’humanité. Il était donc nécessaire d’examiner à fond cette prétendue constatation historique. Nous l’avons fait en décrivant les manifestations de la vie littéraire, artistique et scientifique du Moyen Âge et de faits très nombreux — trop nombreux peut-être, aux yeux de certains, — nous avons tiré cette conclusion que le Moyen Âge a été une période de grande vie intellectuelle, que pendant ces siècles, l’esprit a développé son activité sur tous les champs d’action, grâce surtout à la collaboration de l’Église. »
L’auteur dans l’introduction au lecteur.
Couverture : Réunion de docteurs de l'université de Paris, XIVe siècle. Bibliothèque nationale de France