LES AMIES DE JEANNE D'ARC, aux filles de France
Jeanne idéal de la jeune fille
Jeanne au foyer familial
Les Amies de Jeanne
Les Voix de Jeanne
La Vocation de Jeanne
Le Lys de France
Jeanne et l’Eucharistie
La Pucelle et la Vierge
L’Apostolat de Jeanne
Jeanne et la France
Vers la Béatification
Fils de la France, nous aimons notre patrie ; fils de l’Église catholique, nous sommes tenus de l’aimer deux fois ; car, si nous croyons que la France possède toutes les splendeurs, nous croyons aussi qu’elle fut toujours l’objet des prédilections divines.
Née sur le champ de bataille de Tolbiac, d’une intervention miraculeuse du ciel, la France, fille aînée de l’Église, s’est montrée partout le soldat de Dieu, si bien qu’elle a mérité qu’on lui applique cette glorieuse parole : « Gesta Dei per Francos, les exploits de Dieu sont accomplis par la France ».
Ce n’est pas le moment, mes enfants, de vous raconter cette merveilleuse histoire. Sachez, cependant, que, malgré la dureté des temps dans lesquels nous vivons, la France continue d’être le soldat de Dieu dans le monde. Faut-il donner de l’or pour les œuvres de charité ? La France tient le premier rang. Elle tient encore, et de beaucoup, le premier rang par le nombre de ses missionnaires qui, sur toutes les plages du monde, vont annoncer Jésus, et faire aimer la France.
Vous n’aurez pas, comme Jeanne, à porter l’épée pour défendre et sauver la patrie.
Comment donc pourrez-vous servir la France ? Et comment pourrez-vous, ainsi que je vous le disais, contribuer à son relèvement et en hâter l’heure ?
En ayant au cœur, comme Jeanne, en entretenant fidèlement en vous une haute idée de la patrie, de sa nécessité, de ses grandeurs, mais aussi de sa dépendance nécessaire de Jésus, et de sa vocation sainte.
En expiant ses fautes par vos prières, vos actes de vertu, vos aumônes, vos sacrifices.
En vous sanctifiant pour elle, afin de lui redonner la foi qu’elle a perdue, cette foi qui l’a faite grande et noble entre toutes les nations.
En travaillant à étendre autour de vous, et maintenant, et plus tard, le règne du Christ, dans l’âme des fils de la France.
En mettant en pratique les conseils paternels que le Souverain Pontife chargeait Mgr l’évêque d’Orléans de transmettre aux Français, le jour de la lecture solennelle du décret sur les miracles obtenus par l’intercession de la Vénérable Jeanne d’Arc : « ... A votre retour, Vénérable Frère, vous direz à vos compatriotes que, s’ils aiment la France, ils doivent aimer Dieu, aimer la foi, aimer l’Église, qui est pour eux tous une mère très tendre, comme elle l’a été de vos pères. Vous direz qu’ils fassent trésor des testaments de saint Rémi, de Charlemagne et de saint Louis — ces testaments qui se résument dans les mots si souvent répétés par l’héroïne d’Orléans : « Vive le Christ, qui est roi des Francs ! »
« A ce titre seulement la France sera grande parmi les nations ; à cette clause, Dieu la protégera, et la fera libre et glorieuse ; à cette condition, on pourra lui appliquer ce qui, dans les livres saints, est dit d’Israël : » Que personne ne s’est rencontré qui insultât ce peuple, sinon quand il s’est éloigné de Dieu : Et non fuit qui insultaret populo isti, nisi quando recessit a cultu Domini Dei sui »[1].
« Ce n’est donc pas un rêve que vous avez énoncé, Vénérable Frère, mais une réalité ; je n’ai pas seulement l’espérance, j’ai la certitude du plein triomphe...
« Je suis affermi dans cette certitude par la protection des martyrs qui ont donné leur sang pour la foi, et par l’intercession de Jeanne d’Arc, qui comme elle vit dans le cœur des Français, vit aussi dans le ciel, où elle répète sans cesse la prière : « Grand Dieu, sauvez la France ! »
[1] Judith, V., 17.