CROISÉ, AIME TA MÈRE MARIE !

Écoutons le Pape Pie x, de si sainte mémoire, nous dire : « Tant que la piété envers l’auguste Mère de Dieu n’aura pas poussé de profondes racines dans les âmes, il n’y aura aucun fruit de vertu et de sainteté... »

On aime la Très Sainte Vierge dans la Croisade ; mais ce petit livre, en enracinant plus profondément chez elle cette sainte dévotion, lui fera produire des fruits plus abondants de vertu et de sainteté. En même temps s’épanouira davantage en nous l’amour de Jésus, personne ne nous le donnant plus vite et mieux que sa très sainte Mère.

Ce n’est pas tout : la lecture de ces pages vous fera comprendre comment Marie a aimé la France, et comment la France a aimé Marie !

De son vivant déjà, la Très Sainte Vierge nous avait envoyé ses amis intimes — protégés par sa prière contre les juifs qui, pour s’en débarrasser, les embarquèrent sans voiles ni rames — ses amis Lazare, Marthe et Marie ; ses parentes : Marie Jacobé, mère de saint Jean l’Évangéliste, et Marie Salomé, mère de l’apôtre saint Jacques, ce cousin du Seigneur qui lui ressemblait beaucoup. Et c’est à la France qu’elle réservait le trésor précieux entre tous du corps de sainte Anne, sa Mère bien-aimée — trésor gardé à Apt par saint Auspice.

En retour de ces faveurs sans prix, de son vivant même la sainte Mère de Dieu est singulièrement honorée dans notre patrie. Au lieu qui fut appelé depuis « Les Saintes-Maries-de-la-Mer », les disciples de Jésus élevèrent un autel dédié « À la Vierge encore vivante : Virgini Viventi. » C’est là que fut célébrée la première Messe sur le sol de la Patrie ! Un morceau de cet autel est conservé à Arles.

Saint Amadour de même (le Zachée de l’Évangile, dont vous retrouverez l’histoire au vingt-troisième jour) construisit à Notre-Dame de Rocamadour un sanctuaire dédié « à la Vierge encore vivante » — consacré par saint Martial (que plusieurs croient avoir été l’enfant aux cinq petits pains, multipliés par Notre-Seigneur pour rassasier la multitude venue l’écouter).

La dévotion à Marie ne cesse dès lors de grandir en notre Patrie. Sous la protection de nos rois, la France se couvre de sanctuaires dédiés à Notre-Dame : Pépin le Bref, Charlemagne, Philippe-Auguste et saint Louis, à eux seuls, construisent un nombre prodigieux de cathédrales, abbayes, églises et chapelles.