MIRIAM - Essai pour recadrer dans leur cadre historique, les seize premières années de la Sainte Vierge
« Il y a peu de faits dans l’histoire de Marie. Ces faits sont venus jusqu'à nous par l’Évangile et par les traditions. Comme l’Évangile est infiniment plus digne de foi que les traditions, je me suis attachés à lui, même au point de vue historique, beaucoup plus fortement. Je ne l’ai interprété qu’à ce point de vue historique et toujours quand c’a été possible, au sens littéral.
Entre les traditions, il m’a fallu faire un choix, car on sait qu’elles sont innombrables et d’une valeur bien différente. Je ne me suis servie que de celles qui sont consignées dans les documents les plus anciens et de celles qui ont été gardées sur place par les gens du pays. Par les documents les plus anciens, j’entends les apocryphes et surtout le protévangile de Jacques, Eusèbe, les premiers Pères, le Koran et l’évangile du pseudo Mathieu. Encore n’ai-je accepté de ces traditions, que ce qui paraît être entré de bonne heure dans l’enseignement de l’Église. Pour les traditions locales —, comme il est prouvé que les Orientaux, et surtout les Arabes, gardent merveilleusement la mémoire des endroits où se sont passés les divers événements de l’histone, tout en ayant une tendance à dénaturer ces événements, — je n’ai généralement retenu de leurs dires autre chose que ceci : à tel endroit il s’est passé un fait relatif à tel personnage.
Enfin, car mon point de vue le voulait ainsi, j’ai demandé à toutes ces traditions avant de les admettre, de s’accorder avec ce que la Mishna nous disait des usages des Juifs.
Les années que j’ai spécialement étudiées sont celles qui vont de 734 de Rome (20 av. l’ère) à 750 (4 av. l’ère). Elles embrassent, sous le rapport politique, tous les événements racontés par Josèphe depuis la restauration du Temple par Hérode le Grand jusqu’aux troubles qui suivirent la mort de ce roi et vont, relativement à la Sainte Vierge, de sa naissance à son retour d’Égypte, époque à laquelle elle achevait sa seizième année.
Le récit se divise en trois parties :
La première, après avoir retracé, à grands traits, l’état de la Palestine et raconté le règne d’Hérode jusqu’à l’année 734 (20 av. l’ère), essaie d’entrevoir, au cours des trois années suivantes, les premières impressions de la Sainte Vierge.
La seconde s’efforce de percer le mystère de son séjour au Temple en recherchant d’abord ce que purent être les conditions de sa consécration, l’enseignement qu’elle reçut et l’effet qu’il put avoir sur elle, ensuite quels événements politiques se passèrent à Jérusalem pendant cette période de onze ans.
La troisième est consacrée à la grande année où elle devint mère de Dieu. C’est la seule sur laquelle nous ayons des détails par l’Évangile et il se trouve que Josèphe les prodigue, de son côté, pour la partie qui l’intéresse ; la concordance devient donc ici passionnante. » Mélanie Marnas