Mariologie

MARIE, ÉTOILE DE LA MER

Voici un homme illustre par sa naissance, illustre par ses talents, plus illustre par les iniquités de sa vie. Enfant du siècle passé, il naquit, comme nous, sur un sol ébranlé jusque dans ses fondements. Comme le nôtre, son berceau fut balancé par les orages ; ses premiers pas s’essayèrent parmi les ruines. La douce voix d’une pieuse mère retentit un instant à Son cœur ; mais bientôt, bientôt l’écho n’apporta plus à son oreille que le cri sauvage de l’impiété, le bruit lointain du canon qui foudroyait les trônes, le retentissement de la hache qui faisait tomber les têtes, et du marteau qui démolissait les temples.

Comme le vaisseau sans pilote et sans lest, que chassent les vents déchaînés ; comme le brillant coursier que presse l’habitant du désert, le fils impétueux de la belle Italie se jeta, tête baissée, dans l’immense tourbillon qui emportait pêle-mêle les sceptres et les tiares, les réputations et les fortunes, les croyances et les moeurs. Il s’abandonna sans lutter au rapide courant du fleuve. Sur ses lèvres étaient des chants joyeux ; des roses cueillies aux rives fugitives du torrent couronnaient sa tête. Adorateur du plaisir sous tous les noms et sous toutes les formes, il ne refusait à son dieu que ce qu’il ne pouvait pas lui donner. Ainsi se passa le matin de sa vie.

Lorsque son midi fut venu, il était loin des côtes, sur cette mer du monde toujours houleuse, toujours menaçante et si féconde en naufrages. Qui dira tous les écueils auxquels il toucha ? tous les courants qui l’entraînèrent ?

Lui-même, impuissant à l’exprimer, se contente de nous dire que sa navigation ne fut qu’un naufrage. Innocence, piété, vertu, pureté de moeurs, héritage sacré de la maison paternelle, tout périt. Englouti lui-même dans cet océan de crimes, vainement il se débat, ses forces épuisées l’abandonnent, son courage s’éteint, il ne voit plus que l’instant fatal où l’abîme de l’éternité va s’ouvrir, se refermer et compter une victime de plus.

C’est à ce moment suprême que l’Étoile du Matin fait pénétrer jusqu’à lui un de ses doux rayons. À cette vue, un cri spontané, un cri d’alarme, le cri d’un homme enfin, blessé, meurtri, tombé au fond d’un abîme, s’échappe de sa poitrine oppressée. Hélas ! ... Il se souvient de sa Mère, il se souvient de Marie ; il la conjure de le sauver, et Marie le sauve.


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ISBN : 2-84519-708-4
Nombre de pages : 142
Langue : Français
Etat : Neuf