SAINT DENYS L'ARÉOPAGITE, évêque d'Athènes et de Paris, patron de la France, édition reliée
Belle édition reliée en cahiers cousus, couverture rigide, papier ivoire. Ouvrage sur saint Denis illustré de plus de 200 gravures, 8 tableaux en couleur et de lettrines en couleur extraites des manuscrits du moyen âge.
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Durant de longs jours, Denys a partagé avec Geneviève l’hommage filial de tous les Français ; il figure avec elle parmi ces images séculaires qui décorent les parois de nos églises, et, comme elle, il a encore sa splendide basilique. Mais tandis que la vierge de Nanterre est restée populaire, saint Denys, qu’un pieux et savant écrivain appelle un colosse de gloire, saint Denys est à peu près oublié depuis le dix-septième siècle. À cette époque, certains gallicans combattirent, de parti pris et d’après un système préconçu, l’apostolicité de nos Églises et surtout celle de l’Église de Paris. On nia que saint Denys eût été envoyé dans les Gaules par le pape saint Clément, on nia qu’il fût le même que Denys l’Aréopagite, on nia enfin l’authenticité des écrits attribués à ce dernier, c’est-à-dire ce qu’on avait cru pendant tout le Moyen Âge et, en particulier, du neuvième au dix-septième siècle.
Cette école conquit à sa doctrine l’enseignement classique, la croyance commune, aussi bien que le sentiment presque unanime des juges placés sur les hauteurs de la science et exerçant en quelque sorte la magistrature de l’esprit public. On ne semblait plus se douter que la tradition contraire avait été celle de toute notre histoire ; que la France entière, Université de Paris, Parlements, Églises particulières, docteurs et légistes, rois et peuples, l’avait pendant tant de siècles, conservée, soutenue, promulguée et universellement professée.
Toutefois, une réaction s’est opérée dans les esprits depuis cinquante ans, et un mouvement prononcé de retour aux traditions antiques s’est produit au sein de notre génération. On voit des savants s’inclinant devant quelques tombes outragées, faire amende honorable au nom de la critique moderne.
C’est un de ces procès que nous nous proposons de réviser, c’est une de ces grandes mémoires, enveloppées au dix-septième siècle dans une injuste disgrâce, que nous voulons remettre sous son vrai jour, en publiant notre étude sur saint Denys. Mais ne pouvant nous présenter à nos contemporains avec un Saint oublié ou contesté, nous allons tout d’abord établir une thèse en règle pour prouver que notre récit ne repose pas sur des données purement légendaires, et nous démontrerons, dans une première partie, que saint Denys a été envoyé en Gaule par le pape saint Clément ; que saint Denys, premier évêque de Paris, est le même que saint Denys l’Aréopagite ; que les ouvrages attribués à saint Denys l’Aréopagite sont authentiques.